S’il y a une série de conférences auxquelles vous devez assister sur les performances, ce sont les conférences Velocity. La seconde édition a eu lieu en juin dernier, je regrette que l’éloignement m’ait contraint à ne pas espérer y aller, mais heureusement il y a des présentations en ligne et des résumés.
C’est le résumé de Steve Souders qui a été publié récemment. On y retrouve quatre affirmations tirées des conférences. Toutes parlent d’une corrélation importante entre les performances et le trafic ou le business du site web :
Microsoft
Microsoft a trouvé qu’un ralentissement de deux secondes implique une réduction 1,8 % du nombre de recherches par utilisateur. Cela semble peu, mais c’est accompagné aussi d’une réduction de 4,3 % du revenu par utilisateur, et là ça fait moins rire. Autrement formulé : un utilisateur clique moins sur les publicités d’un site lent que sur les publicités d’un site rapide.
Ça rejoint d’ailleurs Google qui prend en compte la performance dans son « quality score » pour adword (en gros un site lent paiera plus cher ses publicités parce que le pourcentage de clic est plus faible) et c’est finalement logique, on hésitera à partir ailleurs et à se laisser tenter si on remet pas en cause une longue et pénible session de navigation qui nous a permis d’arriver jusqu’à la page en cours. Si la navigation est rapide on hésitera moins à partir dans diverses directions pour revenir ensuite.
Avis aux sites qui se rémunèrent sur la pub, et aux agences de comm qui font des publicités ultra lentes sous prétexte d’avoir une meilleur qualité d’image.
Google lui a affirmé que 400 ms diminuait de 0,59 % le nombre de recherches par utilisateur. Là je suis un peu étonné parce que finalement ce n’est pas très significatif (sauf à ralentir de plusieurs secondes, et encore) et parce que leur dernière communication à ce sujet était d’un tout autre ordre de grandeur. Ils refont d’ailleurs état de chiffres bien plus importants dans une autre conférence dans le même événement. J’attends donc de lire leur communication complètement pour juger de ce que cela implique et de comment comprendre leurs différents chiffres qui ne semblent pas dire la même chose.
Par contre Google fait état d’un fait d’importance : les utilisateurs qui ont subit ce ralentissement minime de 400 ms continuent de faire moins de recherche sur le long terme même après que ce ralentissement soit supprimé. En gros vos performances actuelles vous impactent non seulement maintenant mais aussi dans le futur. Le chiffre avancé parait faible mais il a beaucoup d’implications et le contexte de Google est très particulier, j’y reviendrai donc certainement dans un billet dédié.
AOL
Sur le réseau AOL les 10 % d’utilisateurs qui ont les meilleures performances visitent moitié plus de page par session que les 10 % avec les moins bonnes performances.
Autant dire que cela a un impact sur le trafic des sites, et donc forcément la conversion en clic publicitaires ou en achats. Le chiffre est important mais il peut revêtir plusieurs formes, je vous en dirai plus quand j’aurai là aussi lu leur présentation à tête reposée.
Shopzilla
Enfin, Shopzilla a réduit le temps de chargement de 7 secondes à 2 secondes. C’est une différence importante et ça a donc du nécessiter des efforts conséquents, mais le résultat est là : 25 % d’augmentation de trafic, 7 à 12 % d’augmentation sur les revenus, et 50 % de réduction sur les coûts matériels.
À défaut d’être une formule magique, investir dans l’amélioration de la performance *doit* être considéré après lecture de ces chiffres. Payer une étude quelques milliers d’euros et un développeur interne pendant quelques jours/semaines pour corriger ce qui a été trouvé, cela peut assez facilement se révéler un investissement payant à court terme.
L’exemple de Shopzilla est intéressant car la plupart des décideurs oui des clients imaginent que l’optimisation va engendrer un surcoût matériel. A mon sens la première démarche de l’optimisation est déjà d’obtenir les meilleures performances possibles avec l’existant. Et dans un second temps de faire évoluer l’architecture matérielle si les résultats en sont pas suffisants.
Il est important d’avoir ces chiffres en tête pour avoir des arguments et expliquer clairement les enjeux de l’optimisation.
A quand une cheat sheet sur l’optimisation et les performances web ?